Le repas de Noël de la femme enceinte : conseils et précautions
Les fêtes de fin d’année sont synonymes de réjouissances pour toutes. À table, il convient toutefois d’exclure certains aliments du repas de Noël d’une femme enceinte. Le laboratoire CCD livre ses conseils gourmands pour concilier repas de Noël et grossesse sans sacrifier son plaisir.
Le repas de Noël d’une femme enceinte sera bien cuit (et non cru)
Les fêtes font la part belle aux aliments crus. Malgré leurs qualités nutritionnelles, ils restent contre-indiqués pour le repas de Noël d’une femme enceinte. Le système digestif des animaux et la terre dans laquelle poussent les légumes abritent en effet des bactéries et parasites. Normalement éliminés à la cuisson, ces micro-organismes présentent un risque d’intoxication alimentaire.
Bénigne et souvent asymptomatique pour la mère, une contamination est néanmoins susceptible de toucher le fœtus. On parle dès lors de « maladie congénitale ». Les conséquences pour l’enfant dépendent de la nature de l’organisme ingéré. Parmi les complications possibles, on distingue les anomalies neurologiques, les malformations, une prématurité ou un avortement spontané.
Trois maladies infectieuses à surveiller à Noël
• La toxoplasmose (toxoplasma gondii) : la consommation de viande crue ou mal cuite est responsable de 30 à 63 % des cas de toxoplasmose chez la femme enceinte. En cas d’infection, les risques de séquelles pour l’enfant sont démultipliés au cours du premier trimestre de grossesse.
• La listériose (Listeria monocytogenes) : cette bactérie prolifère dans les produits laitiers ou carnés. Résistante, elle a la particularité de continuer à se multiplier même au frais. Malgré une occurrence modérée (300 cas par an en France), elle représente une menace non négligeable pour la mère et son fœtus.
• La salmonellose (Salmonella) : cette infection bactérienne appartient à la famille des gastro-entérites. En Europe, elle est la deuxième cause des maladies d’origine alimentaire. Les produits incriminés sont généralement à base d’oeufs crus. Il est donc préférable de les bannir d’un repas de Noël en cas de grossesse.
Les plats et aliments à éviter en cas de grossesse au réveillon
• La charcuterie et la viande crue (foie gras mi-cuit, carpaccio, terrines, tartare)
• Les fruits de mer, les crustacés et les poissons crus (sushis, caviar, crevettes)
• Les oeufs crus (mayonnaise maison, tiramisù, bûche pâtissière)
• Les crudités
• Les fromages non pasteurisés, à croûte fleurie et les bleus (camembert, chaource, Roquefort)
• Cas particuliers : la viande de gibier, les gros poissons bioaccumulateurs (thon, espadon, raie), le saumon fumé.
Repas de Noël et grossesse : pas de place pour l’alcool
Tolérance zéro pour champagnes, vins et digestifs pendant le repas de Noël d’une femme enceinte. Il est en effet avéré que l’alcool peut passer dans le placenta, puis dans le sang du bébé. Or, il s’agit d’une substance toxique, et ce à tout moment de la grossesse. Elle est dite « tératogène », c’est-à-dire qu’elle est susceptible d’entraîner des malformations au cours du développement fœtal.
Les répercussions d’une exposition prénatale à l’alcool varient selon : l’âge gestationnel, l’imprégnation maternelle et possiblement des antécédents individuels. Ainsi, chaque année, 8000 enfants naissent avec des TCAF (Troubles causés par l’alcoolisation fœtale). 1 sur 10 parmi eux souffre de la forme la plus grave : le SAF (Syndrome d’alcoolisation fœtale).
Limiter sa consommation de sucre pendant les fêtes
À consommer avec modération en temps normal, les sucreries font l’objet de restrictions supplémentaires en cas de grossesse. Il convient donc de réguler l’ingestion de bûche, truffes au chocolat ou fruits confits pendant le Noël d’une femme enceinte. Tous ces desserts et collations typiques des festivités favorisent l’apparition d’un diabète gestationnel.
On estime que le diabète de grossesse concerne 3 à 20 % des femmes enceintes. La gestation est en effet une période à risques, car les hormones produites par le placenta inhibent l’action de l’insuline. S’ensuit une hyperglycémie, qui va de pair avec une augmentation des risques materno-foetaux : macrosomie, prééclampsie, mortinatalité.
Qu’est-ce qu’un repas de Noël équilibré pendant la grossesse ?
Dès le 5e mois de grossesse, l’enfant à naître est capable de découvrir les saveurs grâce au liquide amniotique. Il serait donc dommage de le priver de celles d’un généreux dîner de fêtes. Du reste, un repas de Noël adapté à la grossesse doit également apporter à l’enfant toutes les ressources nécessaires à son développement. Citons en particulier :
• le calcium
• les folates
• la vitamine D
• l’iode
• le fer.
En cas de besoin, un complément alimentaire spécial femmes enceintes aidera la mère à rééquilibrer ses apports nutritionnels.
Exemple de menu pour le repas de Noël d’une femme enceinte
Préparer le repas de Noël d’une femme enceinte exige de respecter scrupuleusement la chaîne du froid. Par ailleurs, on veillera à soumettre les viandes à une cuisson à cœur, à un minimum de 60 °C. Voici quelques exemples de plats savoureux à déguster le jour J.
• Amuse-bouche : toasts de caviar d’aubergine, petits fours au comté, verrines avocat et pamplemousse
• Entrée : huîtres à l’ail gratinées au four
• Plat : chapon farci aux marrons et petits légumes, servi avec un écrasé de pommes de terre
• Plateau de fromages : fromage frais aux herbes, cheddar, gruyère, Beaufort
• Dessert : bûche glacée façon vacherin vanille-framboise
• Mignardises de fin de repas : brochettes de fruits exotiques rôtis
Profiter des fêtes sereinement avec un accompagnement médical
En cas de doute sur un menu de Noël ou une possible intoxication, demandez toujours conseil à votre médecin traitant ou gynécologue. Outre l’alimentation, pensez aussi à boire suffisamment d’eau pendant les fêtes. Vous limiterez ainsi les risques d’infection urinaire et les complications qui s’ensuivent en cas de grossesse.