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MagazineLaurence Fischer, une athlète engagée pour les femmes
Fight for dignity

Laurence Fischer, une athlète engagée pour les femmes

Qui est Laurence Fischer ?

Laurence Fischer, athlète de haut niveau, a plusieurs cordes à son arc, même si la discipline ne se pratique pas avec une cible et des flèches, elle a depuis 2017, date de la création de Fight For Dignity, visé juste pour aider les femmes victimes de violences à se reconstruire physiquement et mentalement par la pratique du karaté. Triple championne du monde de karaté , elle est aujourd’hui la karatéka française la plus médaillée en compétition individuelle.

Chevalière de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du mérite en 2021, ambassadrice pour le sport au gouvernement depuis 2019, Laurence Fisher fait partie du club des Champions de la Paix de Peace and Sport engagés personnellement en faveur du mouvement de la paix par le sport.

Ses actions sont multiples et contribuent à valoriser la place du sport au féminin. Quant à ses engagements auprès d’ONG pour défendre et aider les femmes, ils ne datent pas d’hier et suivent un parcours atypique. Une première rencontre avec cette femme d’exception avait déjà eu lieu lors d’un défilé Toutes en Moto où elle était la marraine pour célébrer le 8 mars, journée internationale des droits des femmes.

 

Portrait Laurence Fischer

Question ouverte à Laurence Fischer

Tu es mobilisée de longue date aux côtés d’ONG. D’où tiens-tu cet engagement ?

Cet engagement est lié à mon parcours, à l’impact que le sport a eu sur moi. J’ai commencé à pratiquer le karaté à 12 ans sans trop aimer ça, car j’étais très timide et introvertie. Je n’y ai pris plaisir que quelques années plus tard, puis cela est devenu une véritable passion. J’ai trouvé là un moyen d’expression extraordinaire. J’ai choisi d’arrêter mes études pour me consacrer pleinement au karaté. J’ai été ensuite onze fois championne de France, sept fois championne d’Europe et triple championne du monde au début des années 2000.

En 2003, alors âgée de 28 ans, j’ai intégré l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC) pour en ressortir diplômée trois ans plus tard avec la ferme volonté de m’engager dans une vie autour des valeurs du sport.

Je suis reconnaissante de ce que m’a apporté le karaté : la conscience de ce que l’on est, un rapport à l’autre très direct. Ayant eu la chance de grandir dans un pays où il était facile de pratiquer un sport, j’ai à mon tour eu envie de transmettre, d’aller à la rencontre de celles et ceux qui n’y avaient pas accès. C’est ainsi que je me suis engagée aux côtés d’ONG : l’agence pour l’éducation par le sport, Play International qui m’a emmenée en Afghanistan, Premiers de cordée…

 

 

Pourquoi avoir créé Fight for Dignity en 2017 et comment cette aventure a-t-elle démarré?

J’ai vécu deux expériences déterminantes : en 2005, j’ai monté une mission en Afghanistan avec Play International afin de partager mon expérience d’athlète auprès de la première équipe nationale de jeunes filles de karaté, qui pratiquaient au risque de leur vie. Je les ai fait venir en France pour témoigner. À ce moment-là, j’ai pris conscience que la liberté, en tant que femme, avait un prix et n’était pas égale partout dans le monde.

Le deuxième choc a eu lieu en 2013 lors du Forum mondial des femmes francophones, lorsque j’ai rencontré le Dr Mukwege, gynécologue-obstétricien, directeur de l’hôpital Panzi de Bukavu, en République Démocratique du Congo. Il se bat contre le viol utilisé comme arme de guerre, et œuvre à la reconstruction des survivantes. Il venait alors tout juste de réchapper à une tentative d’assassinat.

Forte de mon expérience dans l’éducation par le sport et contre les inégalités femmes-hommes, je me suis mise à sa disposition. Je me suis rendue en 2014 à Panzi, à la Maison Dorcas, où sont prises en charge ces femmes et jeunes filles. C’est une structure holistique, avec un volet médical, juridique, des formations professionnalisantes… De la musicothérapie était également proposée, mais il n’y avait rien pour le corps, qui avait pourtant été traumatisé au moins à deux reprises, une première fois par la barbarie du viol, puis par l’opération chirurgicale de réparation.

J’ai alors proposé une activité de karaté adaptée au syndrome post-traumatique, pour mettre le corps en action, le reconnecter au mental. Ce n’est pas du self-défense, mais de la reconstruction : comment gérer ses émotions, s’en décharger. L’objectif est de retrouver l’estime de soi, de se ré-approprier ce corps meurtri, associé à la souffrance. De retour en France, j’ai développé le projet Fight for Dignity au sein de la Maison des femmes de Saint-Denis, pour les femmes victimes de violences. Ces femmes doivent pouvoir sortir du silence, se sentir protégées, entendues, et doivent être accompagnées pour se reconstruire.

 

 

Que pourrait-on envisager pour promouvoir la participation des femmes dans le monde du sport ?

Il serait intéressant de remodeler le domaine du sport en permettant aux femmes l’accessibilité à des postes à responsabilités (dans les fédérations sportives notamment).

Si, à l’origine, le sport a été conçu par les hommes (et) pour les hommes, les femmes doivent à présent prendre davantage leur place pour faire évoluer le milieu de l’intérieur. Il en va de même de l’implication de l’ensemble des acteurs du sport, des politiques publiques, des entreprises, en passant par les ONG, de faire avancer les choses en rendant les femmes davantage visibles.

La médiatisation des sportives est très importante. Il faut davantage de rôles modèles, des championnes auxquelles les jeunes femmes puissent s’identifier et ainsi valoriser les pratiques sportives au féminin. Le sport est vecteur de l’émancipation au féminin, surtout avec le karaté qui demande beaucoup de rigueur, de concentration, de connaissance de son corps.

Depuis 2017, quelles sont les ouvertures de centres comme la maison de Saint Denis?

Des séances sont proposées aux femmes dans huit lieux en France aujourd’hui, avec potentiellement trois nouveaux ateliers à venir pour 2023.

Quelques chiffres :

• La Maison des Femmes de Saint-Denis depuis mars 2018
• Women Safe à Saint-Germain-en-Laye depuis juin 2021
• Casavia à La Pitié-Salpêtrière à Paris depuis septembre 2021
• La Maison de Soie à Brive-la-Gaillarde depuis septembre 2021
• La Maison des Femmes de Marseille Provence depuis juin 2022
• La Maison des Femmes de Tours depuis juin 2022
• La Maison des Femmes de Bichat à Paris depuis juin 2022.
• La Maison Calypso à Plaisir depuis novembre 2022

Et toujours à la Maison Dorcas en République Démocratique du Congo depuis 2014.

 

Quel est le plus grand combat que tu as gagné aujourd’hui?

Certainement celui de pouvoir aider toutes ces femmes en souffrance par le biais de mon sport.

Rigueur, méthode, il faut être uni, il faut oser, il faut se serrer les coudes, il faut se déconstruire par l’éducation et embarquer tout le monde avec nous par la connaissance.” Laurence Fischer

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