Post-partum à la maternité : les symptômes fréquents après l’accouchement
Le séjour à la maternité, bien que souvent très court (entre 48h et 4 jours), est une période cruciale pour la jeune maman. C’est un moment où le corps se remet doucement de l’accouchement, et où de nombreux symptômes peuvent apparaître. Camille Tallet, sage-femme, vous propose ici une liste complète des symptômes les plus fréquents après l’accouchement. Certains ne vous concerneront peut-être pas. Ne lisez que les items qui vous intéressent et ayez en tête que comme chaque femme est différente chaque vécu l’est aussi.
1. Le bouleversement hormonal
Le post-partum se caractérise en grande partie par ce que l’on appelle la chute d’hormones. Après l’euphorie provoquée par les endorphines (hormones du bonheur juste après l’accouchement) vient le fameux bouleversement hormonal (chute des œstrogènes dont est imbibée la future mère) et son flot d’émotions qui l’accompagne : passage du rire aux larmes, fatigue, fragilité et même parfois mal-être. Le fait de pleurer peut aider à vider le trop-plein d’émotions alors lâchez-vous si vous en sentez le besoin.
Il est très fréquent (mais pas systématique) de se sentir fatiguée voire un peu déprimée après un accouchement. Le bouleversement hormonal y est pour quelque chose mais n’oublions pas que l’arrivée d’un bébé, aussi merveilleuse soit-elle, est aussi un grand changement dans une vie et parfois une prise de conscience soudaine nous submerge. Rassurez-vous, cet état ne dure normalement que quelques jours. Si ce mal-être persiste, n’hésitez pas à en parler à votre sage-femme libérale ou à votre médecin.
2. La chute des cheveux
Pendant la grossesse vous aviez probablement de très beaux cheveux, c’est parce que vous n’en perdiez quasiment plus grâce aux œstrogènes qui stimulaient votre organisme et prolongeaient ainsi la vie de vos cheveux. Quelques jours après l’accouchement (voir quelques semaines ou mois si vous allaitez) vous allez sûrement en perdre un peu, voire beaucoup pour certaines ! Pas d’inquiétude, c’est très fréquent et cela est un des symptômes du bouleversement hormonal que vous êtes en train de vivre. La chute d’hormone entraîne avec elle la chute des cheveux que vous auriez dû perdre normalement lors de votre grossesse.
Nos conseils :
➞ Lavez vos cheveux 2 fois par semaine maximum et préférez le séchage à l’air libre.
➞ Vous pouvez utiliser un shampoing antichute ou un traitement si besoin (attention si vous allaitez au sein, demandez conseil à votre médecin ou votre sage-femme).
➞ Vous pouvez prendre des compléments alimentaires riches en vitamine B qui favorisent la repousse.
➞ Pensez à aller chez le coiffeur, couper vos cheveux leur redonne de la vitalité.
➞ Une carence en fer peut favoriser une perte de cheveux plus longue ou plus excessive, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou sage-femme qui vous recommandera peut-être des compléments alimentaires.
3. L’anémie
Il est possible que pendant l’accouchement vous ayez perdu une quantité de sang plus importante que la moyenne. Cela peut avoir certaines conséquences comme une plus grande fatigue. Vous pouvez vous sentir essoufflée, avoir des vertiges quand vous vous mettez debout ou avoir plus froid que d’habitude. Votre taux d’hémoglobine dans votre sang est alors peut-être un peu bas.
On pourra réaliser une prise de sang durant votre séjour pour savoir s’il faut mettre en place un traitement médical soit avec du fer à prendre par voie orale, soit en perfusion ou encore une transfusion (on vous perfuse avec une poche de sang). Tout dépend comment vous tolérez votre baisse d’hémoglobine.
4. Douleurs et modification des seins
Après l’accouchement, différentes douleurs plus ou moins importantes selon les femmes peuvent être ressenties au niveau des seins. La montée de lait (phénomène physiologique qui survient 2 à 3 jours après l’accouchement) ou une mauvaise position du bébé lors de l’allaitement maternel, peuvent en être la cause.
Dans les jours ou semaines qui suivront l’accouchement (si vous n’allaitez pas au sein), vos seins vont peut-être vous sembler moins toniques qu’avant. Certaines femmes trouveront que leur poitrine a diminué ou que leurs seins sont tout mous. C’est la variation de taille durant la grossesse (où les seins se préparent à l’allaitement maternel) qui serait en réalité la cause de cette chute de tonicité et non l’allaitement en lui-même comme beaucoup peuvent le penser.
Il est aussi possible que les mamelons grossissent, brunissent ou soient plus proéminents après un allaitement maternel. C’est normal, ces phénomènes sont liés à l’imprégnation hormonale. La coloration va s’estomper mais les mamelons resteront probablement un peu plus gros qu’avant.
Nos conseils :
➞ Portez un bon soutien-gorge 24h/24 durant les premiers jours après l’accouchement et, si vous allaitez au sein, pendant toute la durée de l’allaitement si besoin.
➞ Pour tonifier votre poitrine, vous pouvez faire de petits exercices simples : placez vos paumes de mains l’une contre l’autre au niveau de la poitrine, les coudes bien à l’horizontale. Faites des petites pressions en restant bien parallèle à la poitrine. Faites des séries de 30 au moins 3 fois par jour.
5. Les vergetures
Les vergetures apparaissent de manière très inégale chez les femmes. Ces petites cicatrices sont d’abord violettes puis blanchissent avec le temps. Elles sont très visibles pendant la grossesse et vont diminuer de plus en plus lorsque la peau reprendra sa tension initiale (ou à peu près initiale !). Sachez que les vergetures peuvent apparaître aussi après l’accouchement. Il n’existe pas vraiment de produit miracle malheureusement, ni pendant, ni après mais une bonne hydratation quotidienne est recommandée en prévention.
Nos conseils :
➞ Pensez à vous hydrater la peau avec un baume relipidant avant, pendant et après la grossesse. Vous pouvez masser, en faisant des petits cercles, les zones les plus sujettes à l’apparition de vergetures (poitrine, ventre, hanche, fesses, cuisses).
➞ Il existe des techniques de radiofréquence et photobiomodulation pour aider à estomper les vergetures qui vous dérangeront vraiment après l’accouchement.
➞ Évitez d’exposer vos vergetures au soleil pendant l’année qui suit l’accouchement et pensez à mettre une protection solaire dessus, même sous un maillot de bain une pièce.
6. Le Diastasis
Pendant la grossesse, le « grand droit », un muscle situé à l’avant de l’abdomen est étiré et distendu puis s’écarte pour laisser l’utérus grandir (pendant la grossesse votre utérus passe de la taille d’une figue à une grosse pastèque). Il se peut que la partie droite et gauche du grand droit se sépare (de 2 à 3 cm environ) sous la pression de cet étirement : on parle alors de diastasis.
Pour certaines femmes, notamment ayant accouché de jumeaux ou de gros bébés (mais pas seulement), ce diastasis peut rester et être plus ou moins dérangeant.
On remarque alors au niveau du ventre deux saillies verticales séparées par un creux lorsque le ventre est contracté. Dans les jours qui suivent l’accouchement cet écartement peut être d’une largeur de deux doigts. C’est un diastasis physiologique qui va se réduire petit à petit.
Pour réduire le diastasis, il faut renforcer les muscles profonds. Il est donc préférable de faire d’abord des exercices de rééducation abdominale avec un kinésithérapeute avant d’envisager une éventuelle opération.
Voici un schéma illustrant une diastasis recti, montrant la séparation des muscles abdominaux le long de la ligne médiane. Il met en évidence la distension des muscles et le tissu conjonctif étiré, commun après une grossesse.
Nos conseils :
➞ Commencez par une rééducation hypopressive abdominale chez un kinésithérapeute qui pourra suffire à diminuer l’écartement d’un léger diastasis. Vous pratiquerez certainement du Pilates qui est une activité idéale pour renforcer la sangle abdominale en profondeur tout en douceur.
➞ A la maison, vous pouvez essayer de faire quelques petits exercices régulièrement pour continuer à renforcer vos abdominaux sans forcer :
Par exemple :
1/ S’allonger sur le dos, un pied sur un genou pour stabiliser le bassin. Penser à contracter le périnée et les abdominaux.
2/ Tendre les bras vers le plafond au-dessus de la poitrine, écartés de la largeur des épaules.
3/ Relier les coudes par un élastique de sport.
4/ Ecarter les bras vers l’extérieur, contre la résistance de l’élastique (le ventre va rentrer, les organes remonter, les côtes vont se resserrer et mécaniquement les grands obliques vont travailler). Puis relâcher.
Faire 3 petites séries de 10 en pensant à bien respirer et sans aller trop vite.
➞ En cas de diastasis important, votre médecin vous recommandera peut-être une opération chirurgicale, l’abdominoplastie.
7. Prévention de la descente d’organes et fermeture du bassin
Plusieurs facteurs peuvent favoriser une descente plus ou moins importante des organes pelviens. La grossesse et l’accouchement par voie basse avec ses poussées provoquées sur les organes peuvent en faire partie. Ce sont la vessie, l’utérus et le rectum qui sont susceptibles d’être déplacés à ce moment-là.
Rassurez-vous une descente d’organes est cependant assez rare.
En prévention :
➞ Durant l’accouchement, suivez bien les exercices de respiration vus en amont avec votre sage-femme. Ne retenez pas votre respiration mais soufflez progressivement pour accompagner la contraction.
➞ Durant les 6 semaines après l’accouchement (au minimum), évitez toutes hyperpressions abdominales. Évitez les charges lourdes.
➞ Pensez à bien faire vos exercices de rééducation périnéale et abdominale avec votre sage-femme et/ou kinésithérapeute.
➞ Si vous êtes constipée pendant et après l’accouchement, ne forcez pas en retenant votre respiration. Soulevez vos jambes lorsque vous êtes assise aux toilettes et pensez à boire beaucoup d’eau durant la journée.
➞ Après l’accouchement, allongez-vous dès que vous pouvez. Cette position favorise une bonne récupération.
➞ Attendez l’accord de votre sage-femme ou médecin avant de reprendre une activité sportive.
➞ Vous pouvez aussi bander votre bassin dès après l’accouchement. Le bandage du bassin permet de se sentir plus à l’aise lorsque l’on est debout et prévient la descente d’organes due à la laxité ligamentaire de cette période. Il permet aussi au bassin de retrouver son équilibre.
8. Mobilisation précoce du périnée dès la maternité :
On recommande de plus en plus une mobilisation précoce dès le premier jour après l’accouchement. Cela permet de reprendre conscience de cette zone qui a été fortement étirée lors du passage du bébé. L’exercice de contraction/décontraction est alors recommandé. Il favorise l’afflux sanguin et favorise un retour veineux et aide à la cicatrisation.
Nos conseils :
Voici deux exemples d’exercices que vous pouvez faire par petite série de 5 à 10 aussi souvent que vous y penserez !
1/ Imaginez que vous avez un tampon dans le vagin, commencez par serrer fort comme si vous vouliez le retenir, puis faites un mouvement d’aspiration comme si vous vouliez remonter ce tampon dans votre vagin.
2/ Pour travailler le muscle transverse (muscle du ventre plat) et le périnée en même temps, commencez par expirer profondément. Quand vous n’aurez plus d’air, serrez le périnée comme si vous vouliez vous retenir de faire pipi, bouchez votre nez et essayez de faire semblant d’inspirer par le nez (fausse inspiration thoracique) tout en rentrant le ventre en direction des côtes au maximum, puis soufflez doucement.
9. La peau
Après l’accouchement, la carence hormonale a tendance à ternir le teint et la peau à s’assécher. La fatigue et l’anémie peuvent aussi s’ajouter et contribuer à une mauvaise mine.
La peau retrouvera son équilibre seulement après le retour de couche (apparition des premières règles).
Nos conseils :
➞ Pensez à protéger du soleil la ligne brune qui va de l’ombilic au pubis, le temps que celle-ci disparaisse.
➞ Pensez également à protéger votre visage du soleil (même en ville) pour éviter l’apparition du masque de grossesse. Il peut encore être visible 3 mois à 1 an après l’accouchement et s’accentue au soleil.
➞ Faites surveiller vos grains de beauté après l’accouchement si vous les trouvez modifiés.
10. La prise en charge des cicatrices (éraillures, épisiotomie, césarienne) :
Près de 30 à 60% des femmes ont une déchirure de la peau (muqueuse), du vagin ou parfois du muscle lors de l’accouchement. Les femmes qui accouchent pour la première fois sont le plus souvent concernées.
Il existe plusieurs types d’effractions cutanées liées à l’accouchement : éraillure, déchirure, épisiotomie ou césarienne.
Des soins spécifiques peuvent être envisagés pour favoriser la cicatrisation de chacune de ces lésions cutanées et ainsi soulager rapidement les douleurs qui peuvent les accompagner.
Nos conseils :
*Eraillures (petites plaies superficielles du périnée ressemblant à des égratignures présentes surtout à l’intérieur des petites lèvres du vagin)
➞ Si ces éraillures sont sensibles lorsque vous urinez, versez un peu d’eau sur la vulve en même temps que vous faites pipi.
➞ Pour favoriser la cicatrisation, appliquez une crème cicatrisante au moins une fois par jour après votre toilette.
➞ Vous pouvez prendre des granules d’Arnica et de Graphite 9 CH, 3 granules deux fois par jours pour aider à la cicatrisation. Ce traitement est à commencer dès votre arrivée dans la chambre.
*Episiotomie (petite incision chirurgicale du périnée réalisée volontairement pour faire passer le bébé plus facilement) ou déchirure (déchirure spontanée du périnée lors du passage du bébé) :
➞ En cas de douleur, préférez la position semi-assise ou allongée.
➞ Un œdème parfois important peut être présent et très gênant (dû à l’inflammation provoquée lors de l’accouchement), n’hésitez pas à mettre un pack de glace ou une compresse froide dessus.
➞ La plupart du temps les fils utilisés pour la suture sont résorbables et tomberont tous seuls dans les 10 jours qui suivent l’accouchement. La cicatrice devra être surveillée pendant les 15 premiers jours de manière régulière par votre sage-femme.
➞ Vous pouvez appliquer une crème cicatrisante au moins une fois par jour dès le lendemain de l’accouchement.
➞ Vous pouvez demander de la crème anesthésiante à mettre localement en alternance avec votre cicatrisant plusieurs fois par jour si besoin.
➞ Vous pouvez prendre des granules d’Arnica et de Staphysagria 9 CH, 3 granules deux fois par jours pour aider à la cicatrisation. Ce traitement est à commencer dès votre arrivée dans la chambre.
*Césarienne :
➞ Si la cicatrice est douloureuse, prenez bien votre traitement antalgique et appliquez de la glace.
➞ Appliquez dès la fermeture de la cicatrice, une crème réparatrice et apaisante. Elle limitera les démangeaisons et tiraillements liés à la cicatrisation (qui peuvent durer au moins 10 jours).
➞ Pour allaiter au sein ou donner le biberon à votre bébé sans solliciter votre cicatrice de césarienne, procédez de même que pour un périnée douloureux. Préférez la position semi-assise ou allongée. Placez un coussin d’allaitement sous votre coude afin de bien relâcher le haut du dos. Laissez tomber vos épaules quand vous êtes installée pour nourrir votre enfant ce qui préviendra des douleurs au niveau du haut du dos et des épaules. A la maternité, demandez à ce que l’on vous montre une position confortable.
➞ Vous pouvez prendre des granules d’Arnica et de Staphysagria 9 CH, 3 granules deux fois par jours pour aider à la cicatrisation. Ce traitement est à commencer dès votre arrivée dans la chambre.
➞ Si vous avez tendance à mal cicatriser (tendance à la cicatrisation inflammatoire de type chéloïde) rapprochez-vous d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute pour masser la cicatrice dès sa fermeture. Le massage optimise la qualité de la cicatrisation. Vous pourrez par la suite vous auto-masser à l’aide d’une crème cicatrisante après résorption ou ablation des fils ou agrafes. Il est possible d’utiliser la técarethérapie pour aider la cicatrisation. Demandez à votre sage-femme.
11. La césarienne et sa cicatrice
En France, 16% des accouchements se font par césarienne et plus de la moitié sont des césariennes programmées.
L’incision se fait au-dessus du pubis pour que la cicatrice soit dissimulée par les poils.
Si vous avez eu une césarienne, certaines douleurs peuvent apparaître.
Vous pouvez avoir mal aux épaules car une poche d’air peut rester dans votre abdomen et faire pression au niveau du diaphragme ou passe un nerf qui traverse l’épaule. Et vous pouvez avoir des nausées si vous avez eu de la morphine pour calmer vos douleurs.
Les tranchées (contractions de l’utérus) que l’on a évoquées plus tôt sont souvent plus douloureuses du fait de la cicatrice située sur l’utérus qui cherche à se contracter.
La reprise du transit se fait généralement 24 heures après l’intervention en commençant par des gaz qui peuvent être sensibles à évacuer.
Les fils ou les agrafes sont le plus souvent retirés pendant le séjour sauf si le séjour est très court ce soin sera fait à domicile.
La cicatrice peut être très sensible au départ puis tirailler et démanger en même temps que le processus de cicatrisation. La peau autour restera longtemps insensible due à la section des nerfs. Cet inconfort peut durer 6 à 8 semaines.
Nos conseils :
➞ Trouver la bonne position n’est pas toujours facile, préférez la position semi-assise dans votre lit pour ne pas tirer sur votre cicatrice. Pensez à tourner sur le côté, à pousser avec les bras pour vous lever, à plier les genoux puis à pousser sur vos jambes pour vous lever.
➞ Vous pourrez vous mettre debout dès le premier jour même si cela risque d’être douloureux et vous marcherez de mieux en mieux au fil des jours.
➞ Une fois le pansement de la cicatrice retiré, vous pourrez vous laver avec un savon doux. Pensez à sécher en tamponnant avec votre serviette. Vous pourrez appliquer une crème cicatrisante dès que vous aurez l’accord de votre sage-femme. Vous pourrez masser la cicatrice dès que celle-ci sera bien fermée et que vous vous en sentirez capable. L’idée est de mobiliser les tissus autour de la cicatrice et de faire un petit palper-rouler avec cette dernière. L’objectif étant de bien la décoller des plans sous-jacents pour limiter les adhérences. Si vous n’osez pas le faire, n’hésitez pas à demander à votre sage-femme ou votre kinésithérapeute de masser votre cicatrice.
➞ Préférez le port de culottes avec des élastiques larges ou gardez vos culottes hautes de grossesse pour limiter les frottements avec vos habits.
➞ Pensez à mettre de la crème solaire sur votre cicatrice même sous le maillot de bain.
12. Incontinence et transit
Il se peut que vous ayez des troubles de l’incontinence durant les premiers jours, c’est très fréquent donc pas d’inquiétude.
Vous allez peu à peu reprendre le contrôle de vos sphincters (structures musculaires entourant notamment l’anus et la vessie).
Malgré d’éventuelles déchirures (épisiotomie, césarienne…) vous pouvez aller à la selle même s’il n’est pas rare de ne pas y aller les 48 premières heures. Par la suite, le transit devrait redevenir comme avant.
Nos conseils :
➞ Si besoin, vous pouvez demander à votre sage-femme un suppositoire à la glycérine pour faciliter l’évacuation des selles ou un traitement médical pour ramollir les selles le temps que vous retrouviez un transit normal et sans appréhension.
➞ N’hésitez pas à mobiliser doucement votre périnée en faisant comme si vous vouliez vous retenir de faire pipi durant l’expiration. Faites cet exercice par série de 5 régulièrement dans la journée.
➞ En cas de déchirures, n’ayez pas peur d’aller à la selle mais évitez de pousser pour ne pas faire apparaître d’hémorroïdes (pas de risque que la cicatrice se déchire).
➞ Essayez de bien boire surtout si vous allaitez au sein pour favoriser des selles plutôt molles et privilégiez une alimentation riche en fibres.
➞ Pensez à surélever vos pieds lorsque vous allez à la selle.
➞ Si vous présentez des fissures anales, l’exonération des selles peut être très douloureuse et provoquer des saignements. Vous pouvez appliquer une crème cicatrisante sur l’anus 2 à 3 fois par jours (sur peau préalablement nettoyée) jusqu’à disparition des symptômes.
13. Hémorroïdes
Les hémorroïdes (petits vaisseaux qui se dilatent sous l’effort de la poussée soit lors de l’accouchement soit lors d’un passage aux toilettes) peuvent aussi être responsables de douleurs et de saignements. Environ 20% des femmes en souffrent mais ce n’est qu’un mauvais moment à passer. Pour certaines cela commence pendant la grossesse.
Nos conseils :
➞ On peut utiliser des crèmes et des suppositoires pour les traiter.
➞ Envisagez une séance d’acupuncture ou de radiofréquence peut aider leur résorption.
➞ Pour limiter les douleurs, il faut absolument lutter contre la constipation pour ne pas pousser quand vous allez à la selle.
➞ Pensez à boire suffisamment au quotidien. Le matin, à jeun, vous pouvez boire un grand verre d’eau minérale riche en magnésium.
➞ Essayez de manger des kiwis, une orange pressée ou des pruneaux au petit déjeuner.
➞ Vous pouvez parsemer vos plats de graines de lin qui sont des régulateurs de transit.
➞ N’hésitez pas à prendre un traitement médical au début si nécessaire.
➞ En cas de douleurs, utilisez une bouée pour vous asseoir confortablement.
➞ Si vous aviez une culotte de contention c’est le moment de la remettre.
14. Hygiène
De retour à la maison, utilisez votre nettoyant douche habituel pour vous laver et privilégiez un savon doux.
Vous pouvez effectuer la toilette intime une fois par jour et après être allée à la selle.
Nos conseils :
➞ Pensez à changer régulièrement de protection pour être au sec le plus possible.
➞ Il ne faut pas mettre de tampon pendant un mois.
➞ Vous pouvez appliquer une crème cicatrisante au niveau périnéal après chaque toilette.
➞ N’utilisez pas de sèche-cheveux ni d’éosine car, si on assèche trop, les fils peuvent se rétracter et être douloureux.
➞ Préférez les douches aux bains et évitez les piscines municipales pendant un mois.
15. Faire face aux premiers pleurs de bébé
Il y a des bébés qui pleurent plus que d’autres. Il ne faut pas se culpabiliser mais demander des conseils aux sages-femmes et aux puéricultrices pour différentes astuces (emmaillotage, sucette, bercements…). Sachez que votre bébé est sensible aux émotions de ses parents et en particulier les vôtres. Il ressent le stress de sa maman et comme il ne peut s’exprimer il essaiera probablement de communiquer avec vous par le pleur qui est son seul moyen de communication. Essayiez donc d’être sereine, de vous reposer et d’écouter ce que votre bébé essaie de vous dire.
Nos conseils :
➞ Ne restez pas avec vos angoisses ou inquiétudes si vous en avez. Profitez de votre séjour à la maternité pour poser toutes vos questions au personnel encadrant.
➞ Vous pouvez utiliser le ballon de grossesse pour bercer bébé : portez votre bébé contre vous, asseyez-vous sur le ballon et faites des petits rebonds sur le ballon. Dans votre ventre, bébé avait l’habitude du mouvement haut/bas lors de la marche. En recréant ce mouvement avec le ballon, vous devriez arrivez à l’apaiser plus vite qu’en le berçant de gauche à droite.
➞ Faites du « peau à peau » autant que possible.
➞ Veillez à ce que bébé soit dans de bonnes conditions (couche changée, assez habillé ou au contraire pas trop couvert et qu’il n’est pas faim)
16. Les visites et le repos
Un bébé qui passe de bras en bras tout l’après-midi lors des visites sera beaucoup moins paisible le soir venu. Et une maman qui aura été trop sollicitée durant la journée sera elle aussi épuisée et moins patiente avec bébé.
Pensez à vous et à votre bébé. Gardez ces premiers instants aussi paisibles que possible et n’oubliez pas que vous êtes aussi à la maternité pour vous reposer.
Nos conseils :
➞ Évitez les visites au moins le premier jour de l’accouchement. Ce jour-là doit être réservé à votre partenaire et vos éventuels aînés.
➞ Limitez les visites à la famille proche si possible, vous aurez bien plus besoin d’être entourée par tous une fois rentrée à la maison.
➞ Si vous êtes fatiguée, n’ayez pas peur de le dire clairement à vos visiteurs. Ils comprendront certainement.
Diplômée en sage-femmerie et ostéopathie, Camille Tallet exerce depuis plus de dix ans dans des maternités renommées. Spécialisée en suivi post-partum, rééducation périnéale et prise en charge des douleurs féminines, elle a également obtenu un DIU en 2021 sur l’endométriose et l’adénomyose. Formée en acupuncture, sophrologie et hypnose, Camille propose une approche holistique des soins. Elle accompagne les femmes à chaque étape de leur vie, avec une attention particulière au bien-être physique et psychologique, de la grossesse à la ménopause.